#ChallengeAZ 2020 - I Comme Instituteur/Institutrice

Pour la deuxième fois sur ce blog, je vous invite à me suivre dans ma participation au ChallengeAZ,  initié il y a plusieurs années par l'excellente Sophie Boudarel. Le but ? Une lettre par jour, un billet par lettre, le dimanche non inclus (sauf cette année, caprice du calendrier). Cette fois, je vous propose de faire un petit tour parmi les métiers trouvés dans mon arbre généalogique... ou pas. 

I comme Instituteur/Institutrice

Petite histoire de l'école

Qui a inventé l'école ? C'est ce sacré Charlemagne, sacré Charlemagne ?" On connait tous ce refrain de France Gall, cependant, si Charlemagne a rendu l'école plus accessible, ce n'est pas lui qui l'a inventé. On enseignait déjà dans la Grêce antique par exemple où l'école est obligatoire dès 7 ans pour tous les enfants. 
Charlemagne, désireux de former les cadres de son Royaume, rend l'école accessible à tout ceux qui souhaite y envoyer leurs enfants, et non seulement les riches ou les bourgeois, puisqu'il demande : "Que les prêtres tiennent des écoles dans les bourgs et les campagnes; et si quelqu’un des fidèles veut leur confier ses petits enfants pour leur faire étudier les lettres, qu’ils ne refusent point de les recevoir et de les instruire,[...] Et qu’en instruisant les enfants, ils n’exigent pour cela aucun prix et ne reçoivent rien, excepté ce que les parents offriront volontairement et par affection." 
Loi de l'évèque d'Orléans, conseiller de Charlemagne.


Entre 1879 et 1886, Jules Ferry pose les bases de notre école moderne actuelle en la rendant gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants de France. 

Jules Ferry (1832-1896)
« L’enseignement primaire comprend :
L’instruction morale et civique ;
La lecture et l’écriture ;
La langue et les éléments de la littérature française ;
La géographie, particulièrement celle de la France ;
L’histoire, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ;
Quelques leçons usuelles de droit et d’économie politique ;
Les éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ; leurs applications à l’agriculture, à l’hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ;
Les éléments du dessin, du modelage et de la musique ;
La gymnastique ;
Pour les garçons, les exercices militaires ;
Pour les filles, les travaux à l’aiguille. »

— Article premier de la loi du 28 mars 1882.


Au Moyen Age, ce sont les prêtres dans les Abbayes puis dans les écoles des Cathédrales qui vont dispenser l'enseignement. On y apprends à lire, à écrire, à compter et la religion. Les premières universités apparaissent : 1088 à Bologne, 1167 à Oxford et 1215 à Paris. 

A la Renaissance, on prend conscience de l'importance de savoir lire dans l'enseignement religieux : chacun doit pouvoir lire le Livre. 

Avec la Révolution et l'héritage des Lumières, on consolide cette pensée que l'instruction permet de penser par soi même et de développer la raison des citoyens. Les Lycées sont créés en 1802 et le baccalauréat, réservé à une élite de 31 élèves, est mis en place en 1808. En 1833, chaque commune de plus de 500 habitants doit avoir son école pour garçons, en 1851 on incite à accepter aussi les filles. La première obtient son bac en 1861.

L'institutrice étant garante de l'éducation des enfants, elle se doit d'avoir un comportement et une tenue convenable et irréprochable. En 1923 paraît un document portant le nom de "Code Soleil - Le Livre des instituteurs" qui leur demande de porter des tenues ni négligées ni trop voyantes et de savoir trouver le juste milieu pour pouvoir se distinguer des "gardeuses d'oies". L'édition de 1953 est un tantinet plus souple mais met en garde les instituteurs :

Ce sont les instituteurs qui, lors de la préparation de l'exposition universelle de 1899, rédigèrent les monographies communales dont je vous avais parlé ICI, alors pour cela et pour tout le travail qu'ils effectuent au quotidien avec nos enfants et celui qu'ils avaient déjà fait avec nous même, je leur dit un immense MERCI. 

Pour aller plus loin : 


Dans notre arbre

J'ai deux instituteurs dans les Sosa de mes enfants, il y a ma grand-mère qui a enseigné pendant les 5 ans obligatoires après l'école normale puis a arrêté pour s'occuper de la ferme avec mon grand-père et de leur six enfants. Ma grand-mère a aimé enseigné et a toujours regretté de ne pas avoir eu la possibilité de continuer. 

Le second instituteur de notre arbre est bien plus ancien. Il s'agit de Pierre Michel DUPORT, deuxième enfant de Jean et Jeanne Morrisseau, né le 3 Novembre 1731, à Sasseville (76). 

Il épouse Marie Anne RICHARD alors qu'il a 22 ans. Je n'ai pas encore cherché tous leurs enfants, je sais juste qu'ils ont eu Adrien en 1770, soit 16 ans après leur mariage, il y a donc fort à parier qu'il est loin d'être leur seul enfant. 

Pierre meurt à Cailleville en 1819, à l'âge de 87 ans.

Une petite blague pour terminer cette 9è lettre du Challenge ?

La maîtresse demande à un élève:

- Pourquoi Charlemagne a-t-il inventé l'école ?
- Parce qu'il ne risquait plus rien. Il était déjà trop vieux pour y aller !



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