#ChallengeAZ 2019 - G Comme GUERRE

Guerre. C'est vague... Aujourd'hui je vous dresse un portrait d'un soldat Mort pour la France, arrière-grand-père de mon époux. 

 

Voici Louis Eugène JOLIVET. Né le 2 Mars 1882 à Paris il est le fils de Jean Hector, sacristain et de Justine Marcelline DONDELINGER. Plus jeune enfant d'une fratrie qui en compte 7 au total, orphelin de père à l'âge de 4 ans, il perd sa maman lorsqu'il atteint 23 ans. 
Il se marie 5 ans plus tard, au Havre, avec Jeanne Amandinne Viel dont vous avez déjà rencontré le papa ici.  Ils auront une unique fille, sosa 11 de mes enfants. 


En 1903, il est appelé au service militaire, au recensement de Forge-les-eaux. 


Envoyé en disponibilité en novembre 1904, il est rappelé le 31 Juillet 1905. Il obtient un sursis d'arrivée de 30 jours pour intérêts de famille (sa mère est morte le 27 avril 1905), mais il n'en profite pas et intègre son corps d'affection le jour dit. 

Renvoyé en congé à titre de soutien de famille (mais je n'en connais pas la raison) en juin 1906, il est mobilisé le 11 Août 1914. 

Affecté parmis les "rastapoils" du 129e régiment d'artillerie, il disparaît à Douaumont le 22 Mai 1916. 

Voici un témoignage que j'ai trouvé sur le site reims 1418 :
« L’ordre fut donné d’attaquer à 11h50, le 22 [Mai 1916]. Notre bombardement de son côté avait été si violent depuis quatre jours (nous avions du 380), que les Boches n’avaient pu tenir dessous ; un quart d’heure après à peine, mon bataillon et l’autre de chez nous, ou plutôt leurs débris, avaient presque encerclé le fort ; à 12h45, un coureur apportait à mon commandant, un compte-rendu écrit sur la partie nord du fort, tandis que quelques prisonniers arrivaient tous seuls par petits groupes affolés ou… ravis. Quelques renforts pris sur la division furent demandés et arrivèrent le jour ; ce qui put arriver à la première ligne fut toujours autant. Malheureusement les régiments de droite et de gauche ne purent avancer beaucoup, nous laissant complètement en flèche autour du fort et comme notre ancienne première ligne nous y mettait déjà, nous avions plutôt une sale position. » « Dans la journée, quelques éléments ont pénétré dans une petite partie de l’intérieur du fort. Seuls, nous avons atteint notre objectif et l’avons conservé jusqu’à la relève (nuit du 23-24) ; mais renforcés depuis le 22 au soir par des régiments du Sud-Ouest, et relevés le 23 dans la nuit ; nous avons bien pensé que nos sacrifices seraient inutiles, à voir la débandade de ces gens de classe 16 ou de vieux demi-méridionaux (34ème et 49ème d’infanterie), mettant la panique partout et fuyant de tous côtés avant d’être arrivés en première ligne. »« Nous seuls avons atteint le fort et cela en pure perte, par la faute d’un bandit qui nous a fait relever en plein combat dans les circonstances les plus dures, par des Méridionaux choisis parmi des jeunes n’ayant jamais vu le feu ou des vieux ayant passé jusqu’à présent toute la guerre dans des secteurs de tout repos, sans aucune attaque, pour les envoyer subir les contre-attaques d’un secteur infernal. Grâce à tout cela, notre division est anéantie. L’attaque du fort, désapprouvée par le seul général Pétain, était une folie. »
Source : Jacques Lepetit, Journal de guerre. Il était médecin au 129ème RI. 

Louis JOLIVET ne sera jamais retrouvé. 
Il sera déclaré Mort pour la France par avis officiel du 24 Août 1916.

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