12 naissances plus 10 enterrements.

Coiffe bretonne, pays de Vitré, Fougères...

Dans la lignée de l'article précédent concernant René Girault, marié 4 fois, je vous propose aujourd'hui de rencontrer Julien Hoyau, marié également 4 fois. Il est mon Arrière-Arrière-Arrière-Arrière-Arrière Grand Père Paternel, mon sosa 164 (Génération 8) si vous préférez.
Julien nait à La Chapelle-Janson, commune située dans l'Ille et Vilaine, le 3 Juillet 1765. Il est baptisé le lendemain. Son parrain est le "vénérable et discret messire Jean Joseph Lemoine prêtre" et la "marraine honorable fille Julienne Lemoine demoiselle de la Piquelleras".

Il n'a pas encore un an quand Michel, son père, meurt, à l'âge de 45 ans.
Il a alors, déjà, une grande fratrie composée de 4 sœurs (Marie, Michelle, Monique et Jeanne) et 4 frères (Michel, Jean François et Michel). Au moins 3 (Michelle, Jeanne et Jean) sont encore en vie. Michel, l'ainé est probablement mort très jeune mais je n'ai pas trouvé son acte d'inhumation. 

Michelle Pouriel, la maman, doit avoir fort à faire pour s'occuper de tous ces enfants et elle cherche rapidement à se remarier pour subvenir aux besoins de sa famille. 

C'est ainsi que Daniel GERVAIS entre dans la famille. Ils se marient en février 1768. Daniel est veuf, lui aussi. Il a 41 ans (Michelle en à 40) et il amène avec lui les 6 enfants de son premier lit : François, Julien, Jeanne, Marie, Pierre et Joseph. 

Mais le sort s'acharne, le 28 Juin 1768, Daniel meurt à son tour, Julien a 3 ans. Voici donc Michelle avec une famille de 7 enfants de son premier lit et 6 de son défunt mari. Il est encore plus urgent de trouver à se marier à nouveau. 2 ans plus tard, c'est chose faite. Louis FORVEILLE et Michelle POURIEL se marient à La Pellerine (Mayenne). Louis à 50 ans et lui aussi est veuf. 

Nous sommes en 1769, Julien a tout juste 5 ans et 7 nouveaux frères et sœurs. Cela porte la fratrie complète à 20 enfants ! (Il est probable que plusieurs soient déjà morts mais il me manque une bonne partie des actes d'inhumation ou de décès.)

Il est fort à parier que Julien ait connu, et peut-être participé dans son enfance ou son adolescence, aux pèlerinages qui eurent lieu de 1676 à 1824 depuis La Chapelle-Janson jusqu'à la chapelle de Charné, située à Ernée (voir note en fin d'article)

Le temps passe, la Révolution éclate. 1788, le 11 Août, Michelle POURRIEL meurt à l'hôpital Saint Nicolas, à Fougères (35), laissant ses enfants aux bons soins de son époux. Louis n'aura pas le temps de penser à se remarier, en février 1789, c'est à son tour de mourir. Julien à alors 23 ans. Les autres enfants ont tous plus de 20 ans.

Moins de 3 mois après la mort de son beau-père, Julien se marie avec Julienne HARDY, à Fougères. La jeune fille a 19 ans, son père est mort lorsqu'elle avait 3 ans.

Julienne mourra à l'âge de 23 ans sans laisser de descendance à Julien. 
Le 1er Juillet 1797, 4 ans après la mort de Julienne, Julien se remarie. La jeune épouse se nomme Marie Perrine ROSSET, elle aussi a 19 ans, son promis en a 31. Ensemble ils auront 8 enfants.

Etrangement, alors qu'il ne signe jamais ni avant ni après, Julien Hoyau signe l'acte de naissance de sa fille, Marie Renée, le 14 Septembre 1799.


Dans ce document, j'ai trouvé la mention suivante mais je ne suis pas certaine de comprendre le rôle de mon aïeul dans cette affaire. 



Marie Jeanne, leur dernière fille, nait le 30 Décembre 1810. Le 7 Janvier suivant, sa mère meurt, très vraisemblablement des suites de couches. Julien est de nouveau veuf, et il a 5 enfants à charge, 3 des précédents enfants n'ayant pas atteints 18 mois.

Avec une telle famille, Julien, 46 ans, doit absolument trouver une épouse pour s'occuper des enfants. Il se remarie donc 9 mois après la mort de Marie. La jeune femme s'appelle Jeanne Marie RUAUX, elle a 28 ans. Ses parents sont morts tous les deux depuis plusieurs années. Jeanne et Julien agrandissent rapidement la famille en mettant au monde 4 enfants supplémentaires en 5 ans. 


Dans cet ouvrage, on trouve la mention suivante : 
- Jugement du 18 06 1829 - Prévenu : RUAULT Marie, 48 ans, née à SAINT CHRISTOPHE DE VALAINS, femme de Julien HOYAU, fileuse. FOUGÈRES - Faits : vol nocturne "d'une partie de sac" ("révolte ... pour entraver la circulation des grains)" - Jugement : 1 an [confirmé] - Arrêt : 6 mois ; objet volé valant moins de un franc. 

Il me reste a trouver de plus amples informations. 

En 1841, les enfants sont tous grands. Jeanne qui a 57 ans, rejoint les premières épouses de son mari. Julien a 75 ans, il est veuf pour la troisième fois.

Mais Julien n'a pratiquement jamais vécu seul, alors au bout de quelques années, la solitude doit lui peser et il se remarie. Nous sommes en Juillet 1846, Julien a 81 ans et il épouse Modeste Jeanne BOUREL, 43 ans, veuve depuis 2 ans, à priori sans enfants.

Le 10 février 1853, Julien HOYAU meurt à son tour, il a 87 ans. Modeste lui survivra jusqu'en 1872.
En tout, Julien aura connu  12 naissances et  au moins 10 décès dans son entourage direct.


Note concernant le pèlerinage La Chapelle Janson - Ernée.

Ce pèlerinage de 16 km se faisait alors à pieds, chaque 25 Août, afin de remercier Notre-Dame de Charné d'avoir stoppé une épidémie de peste en 1676 qui avait tué 195 personnes en 3 mois. La durée du voyage devait être d'environ 3h30 et avait pour mission d'apporter un cierge votif très lourd, ainsi qu'une bannière, jusqu'à Ernée. Les pèlerins, arrivés au quartier de Chauffaux, à l'entrée d'Ernée, entonnaient les chants processionnels mais également un refrain que tous les chrétiens de la Chapelle-Janson devaient connaître : « […] Ah ! Préservez / La ville d’Ernée / Et la Chapell’-Janson / D’la contagion ! ». Après une première interruption des pèlerinages pendant la révolution, Les débordements suivant le copieux déjeuner, bien arrosé, servi à Ernée pour l'arrivée des pèlerins devenant trop fréquents. Ce pèlerinage fut donc interdit en 1824 mais ils ont repris en 2010 à l'initiative de la communauté paroissiale.

Sources

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