Un joli doublé pour cette lettre "E" aujourd'hui, pour un billet sur une bien triste histoire.
Nous sommes le 29 Juin 1831, à Laval, peu avant le coucher du soleil, aux alentours de 21h30, un bruit se fait entendre dans l'hospice. C'est le tour d'abandon des bébés qui vient d'être utilisé.
La domestique la plus proche jette un oeil et y voit un petit nouveau-né. Elle prévient aussitôt l'infirmière. Ensemble, elles font l'inventaire des possessions de ce petit être qui vient d'être confié à leurs soins : un calicot garni de gaze, une chemise d'indienne (sorte de coton) à fleurs jaunes et manches à carreaux, un serre-tête de percale garni de dentelle et un bonnet de coton.
Il est emmailloté d'une couche de calicot et d'un morceau de rideau vert. Il ne porte aucune marque distinctive mais est accompagné d'un petit mot. Dessus, on peut lire "Je veux qu'il se nomme Ernest Evrard." Rien de plus.
Procès Verbal d'enfant trouvé - AD 53 |
Ce petit bonhomme va rejoindre les six autres enfants abandonnés à l'hospice de Laval la semaine du 26/6 au 6/7/1831, et tous les autres petits malheureux.
Et après ?
Il est placé en nourrice, à Launay-Villiers, chez Madame Louise Rallu, qui le "réclamera" peu avant ses 4 ans, ce que je devine être une sorte d'adoption, puisqu'il sort de la tutelle de l'autorité civile. Il se marie à Argentré en 1876, à l'âge de 45 ans avec Virginie MEIGNAN. La jeune femme a 27 ans et est alors enceinte de 4 mois. Leur fille Marie Rosalie nait en novembre 1876, elle sera leur unique enfant. Ernest meurt en 1896 à l'hospice de Bois-Martin, situé à la Chapelle Anthenaise.
Durant sa vie il exercera les métiers de carrier et de cultivateur.
Parcours de vie d'Ernest Evrard |
Histoire bien racontée pour ce petit Ernest
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