Il existe en tout lieux, des histoires, des contes, des légendes. De la dame Blanche aux fantômes en passant par les miracles et les prophéties, chaque région, à ses histoires et ses "conteries".
Je vous propose aujourd’hui une curiosité religieuse de la Mayenne.
Une image valant mieux qu’un long discours, voici le sujet du jour :
Cette jolie tombe fleurie appartient au Révérend Père Coince. Joseph Nicolas Coince est né le 11 Septembre 1764 d’un père huissier audienceur au Présidial de Metz. Je n’ai pas réussi à trouver d’informations sur sa jeunesse.
Père Jésuite, il a fui la France pendant la Révolution pour l’Allemagne, puis la Russie. C’est en 1805, à Riga, qu’on trouve ses premiers faits d’armes : création d’un orphelinat, d’une école jésuite ainsi que d’un hôpital. Tout ceci ayant été facilité par le soutien sans faille de la famille mayennaise Cossé-Brissac, avec qui il s'était lié d'amitié.
Il est décrit comme un prêtre à la voix puissante et persuasive : « [...] aussitôt le P. Coince y courut, se fit rendre le corps de la défunte, le fit placer dans un chariot et conduire au cimetière catholique, avec un geste, un accent tout de feu, qui imposa à tout le monde. Il en était de même de ses prédications : lorsqu'il était en chaire, sa parole pénétrait jusqu'au fond de l’âme et arrachait des larmes et des sanglots de contrition a tout son auditoire. »
Ayant des connaissances médicales, on lui attribut des pouvoirs de guérisons ainsi que des dons pour prédire l’avenir ou de lire dans les consciences. Chassé de Russie en 1820, il est nommé à Laval, où il mène une vie de missionnaire jusqu’en 1833.
Son décès le 10 mai 1833, émeut toute la paroisse et son enterrement au cimetière du pré de la Guettière rassemble les foules. Lors de l’abandon du cimetière en 1887, sa tombe est transférée au cimetière de Vaufleury il est encore visité très souvent.
La « spécialité » du Père Coince est de résoudre les petits maux des enfants : on lui demande d’aider celui-ci à marcher ou celui-là à devenir propre, par exemple. Pour ce faire, une petite offrande consistant en vêtements de la zone « à guérir » de l’enfant, est déposé sur la tombe. Chaussures de bébé, bavoirs, peluches et même parfois couches, côtoient ainsi les ex-voto de remerciements, les fleurs et les crucifix.
Sur la stèle du Père Coince, on peut lire « qu’il combattit toute sa vie avec les armes de la justice et que, près de mourir, à peine consentait-il à les déposer ».
Si un jour, votre chemin vous amène près du père Coince, n’hésitez pas à parcourir ce cimetière de Vaufleury. Vous y rencontrerez, au hasard des allées, l’architecte Léopold Ridel, Auguste Alleaume ou encore l'artiste Jean-Pierre Bouvet.
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